Arnaud de Laforcade
Directeur Commercial et Financier
En poste depuis 2009
Rencontré par Gerda au Château
Château Cheval Blanc
Permier Grand Cru Classé « A » – Rouge
Saint Emilion
« Arnaud de Laforcade » par Arnaud de Laforcade
Gerda : Parlez-nous de vous…
Arnaud de LAFORCADE : Je préfère parler de nous. Nous sommes des fermiers qui produisons un produit de haute sophistication. C’est un métier qui me passionne, qui est poétique et qui doit le rester.
Gerda : Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés personnellement, dans la pratique de votre métier ?
Arnaud de LAFORCADE : De voir loin. Je dois penser à la prochaine génération et avoir une vision pour eux sur au moins 30 ans. C’est difficile mais je ne veux pas et je ne peux pas prendre la responsabilité d’être la personne qui a vendu le dernier millésime. Dans le commerce c’est plus délicat de dire « non ». Je suis directeur commercial et financier, cela peut apparaitre contradictoire mais les deux responsabilités demandent de la cohérence, de la confiance, et donc l’honnêteté.
La vendange 2021
Gerda : Comment se sont passées vos vendanges?
Arnaud de LAFORCADE : 2021 restera dans notre mémoire comme un millésime difficile. Lutter contre le gel, puis le mildiou, puis devoir prendre des risques météorologiques en fin de maturation pour pousser nos chers Cabernets francs dans leur retranchement et en obtenir le meilleur, et enfin trier ce qui devait l’être. Le résultat de ce combat semble joli et l’assemblage nous permettra de proposer un 2021 digne de son nom !
« L’agroforesterie est une page nouvelle pour le demi-siècle à venir. Par l’agroforesterie nous redonnerons la vie et l’équilibre à nos terres. «
La marque Cheval Blanc aujourd’hui et demain
Gerda : Quel(s) positionnement(s) souhaitez-vous pour votre/vos marque(s) ?
Arnaud de LAFORCADE : Il faut créer la désirabilité qui passe par la notoriété. Cheval Blanc est le fruit de décisions, mais notre cible reste la même comme il y a 200 ans ! Il faut rester en route et ne jamais faire de compromis. Cheval Blanc doit rester digne de son grand nom. Nous devons toujours nous poser la question : « est-ce que nous faisons le meilleur Cheval Blanc possible ? » !
G : En quoi vos vins se distinguent, et sont uniques ?
AL : Il y a très peu de vins sur la planète qui peuvent offrir à la fois du raffinement et de la puissance. Cheval Blanc offre cet équilibre et une grande émotion. Nous ne cherchons pas à faire un vin qui plaît, mais un vin qui soit fidèle à lui-même et nous devons tout mettre en place pour le faire comprendre.
G : Laquelle de vos réalisations récentes aimeriez-vous faire partager à la clientèle ?
AL : L’agroforesterie. C’est une page nouvelle pour le demi-siècle à venir. Le bio ne peut pas être la seule solution pour préserver la biodiversité. Par l’agroforesterie nous redonnerons la vie et l’équilibre à nos terres. C’est un très grand projet en matière de transition écologique.
G : Sur quels projets futurs travaillez-vous en ce moment ?
AL : Au niveau commercial nous restons fidèles à la Place de Bordeaux. Nous vendons Cheval Blanc en Primeur qui est un Momentum extraordinaire pour Bordeaux. Nous mettons sur le marché assez de volume pour garder la dynamique autour de la marque. Il ne faut pas pousser la rareté à l’extrême. C’est à moi de trouver cet équilibre en gardant du stock pour la prochaine génération.
C’est pour cela que nous ne ferons pas de sortie de Cheval Blanc pendant l’année. L’offre ne doit être ni artificielle, ni autoritaire car ce n’est pas à moi de décider pour le marché quand tel ou tel millésime est prêt à la consommation. Le marché fera son travail seul et je laisse venir la demande et si effectivement elle vient à moi, il s’agira ensuite d’échanger avec le commerce.
« Cheval Blanc offre un équilibre entre finesse et puissance. Nous ne cherchons pas à faire un vin qui plaît, mais un vin qui soit fidèle à lui-même. »
Le commerce
Gerda : Quelles sont vos priorités en termes de développement commercial ?
Arnaud de LAFORCADE: 10% seulement de nos ventes se font en Amérique du Nord, c’est un marché que nous aimerions développer davantage.
Un autre marché à soutenir est la haute restauration. Nos vins sont vendus chers et les restaurateurs ne gagnent pas suffisamment avec le prix des repas. Une solution serait de vendre nos bouteilles moins chères sur table, au prix « cavistes » (détaillant) par exemple. De la sorte, les plats pourraient être vendus plus chers : cela doit être économiquement viable. Nous n’avons malheureusement pas la possibilité de faire un 3ème vin uniquement destiné à la gastronomie comme le font les autres châteaux, mais une autre option serait notre excellent Château Quinault l’Enclos : il s’agit là d’un équivalent aux vins dit de « Village » en Bourgogne. Peut-être peut-on trouver une partie de la réponse avec ce vin.
G : A quels millésimes le marché devrait s’intéresser ? et pourquoi ?
AL : Cheval Blanc 2011 : c’est un très grand vin qui est en train de s’ouvrir. Il a maintenant 10 ans. Les tanins se sont arrondis et il porte toutes les émotions de Cheval Blanc. Il est le contraire d’un 2009 qui se fait tout seul.
J’aimerais vous parler également de Cheval Blanc 2015 car nous n’avons pas fait de 2ème vin sur ce millésime. Et je peux vous dire que cela n’est pas neutre ! Nous avons débattu fortement en interne. Finalement tout le monde a été convaincu que pour faire le meilleur vin il fallait mettre toute la production en Cheval Blanc.
Chaque année il faut faire le meilleur avec les moyens de notre génération. C’est un devoir. Nous ne sommes pas dans la maîtrise totale. Faire du vin est une vertu, c’est de l’humilité : 80% du vin est fait par ce que Dame Nature nous donne et 20% c’est nous.
G : Quels supports d’aide à la vente sont à disposition des distributeurs pour promouvoir vos vins ?
AL : Il faut que nous fassions comprendre Cheval Blanc auprès des professionnels mais aussi en soutenant la communication auprès du consommateur final. Pour se faire nous avons créé 3 postes de responsable « Business development » un en Europe, un pour les USA et une personne en Asie. Ils sont à la disposition des distributeurs via nos négociants.
Contacts Châteaux
Responsable « Business Development » Europe : Steve Graziano steve.graziano@lvmh.com
Responsable « Business Development » Asie : Etienne Song etienne.song@lvmh.com
Site internet et Réseaux sociaux
La bouteille de cœur d’Arnaud de Laforcade
Gerda : Si vous aviez une seule bouteille de cœur ?
Arnaud de LAFORCADE: Cheval Blanc 2016, c’est un magnifique millésime. Il est superbe par sa finesse mais aussi par son niveau tanique. Il est complet et a encore un grand avenir devant lui.
Gerda BEZIADE a une incroyable passion pour le vin, et possède une parfaite connaissance de Bordeaux acquise au sein de prestigieux négoces depuis 25 ans. Gerda rejoint Roland Coiffe & Associés afin de vous apporter avec « Inside La PLACE » davantage d’informations sur les propriétés que nous commercialisons.