Inside La Place – La force de Talbot

La marque Talbot aujourd’hui et demain

Gerda : Quel(s) positionnement(s) souhaitez-vous pour votre/vos marque(s) ?

Jean-Michel Laporte :

•  Que Talbot soit toujours un plaisir pour le consommateur 
•  Qu’il soit une référence à Saint-Julien
•  Que le consommateur soit prêt à payer son prix.

Quant à Connétable de Talbot, ce vin doit être un vrai second vin et un vin de gourmandise. Il doit avoir l’image du Grand Vin tout en restant plus accessible.

G : En quoi vos vins se distinguent, et sont uniques ?

JML : Ils ont une très grande capacité de vieillissement. Hier soir j’ai bu une demi-bouteille de 1947 avec un critique Suisse. Il était extraordinaire, complexe et vif.

Même si Talbot n’est pas le vin le plus puissant à Bordeaux, il se démarque par des arômes purs, un équilibre, structure tannique et une belle acidité.

G : Sur quels projets futurs travaillez-vous en ce moment ?

JML : Nous continuons la replantation du plateau avec du Cabernet Sauvignon et utilisons uniquement notre sélection massale, issue de pieds de plus de 88 ans.

Pendant la vinification nous allons chercher un peu plus d’extraction pour apporter plus de tactilité et un aspect charnu au milieu de la bouche. Nous avons augmenté également le pourcentage de bois neuf depuis le millésime 2018 : 60% au lieu de 50% comme avant. Les tanins sont plus enrobés.

Concernant le commercial nous travaillons avec un correspondant local, Jean-Louis Carbonnier pour s’insérer davantage dans le marché aux Etats Unis.

G : Où en est(sont) votre(s) propriété(s) en matière de « transition écologique » ?

JML : Nous n’avons jamais fait de désherbage chimique à Talbot. Nous sommes certifiés Haute Valeur Environnementale Niveau 3 et cultivons une partie du vignoble selon les principes bio. Ces parcelles nous permettent d’appréhender la méthode. C’est intéressant mais le cahier des charges bio est difficile à Bordeaux avec le climat océanique. Nous avons fait le choix d’être les plus respectueux de l’environnement  possible.

Jean-Michel Laporte : Développer le marché aux Etats Unis qui représente aujourd’hui 4% de notre distribution. Le but est d’atteindre 8% de nos ventes. Avec l’aide de Jean-Louis Carbonnier nous voulons relancer les contacts avec nos distributeurs mais aussi travailler davantage avec les cavistes et les restaurateurs. Il faut remonter l’image positive auprès des professionnels en restant fidèle à la Place de Bordeaux. Grâce à elle, nous avons été distribués l’an dernier dans 106 pays. En Angleterre, nous avons augmenté nos ventes de 5% à 11% en 3 ans. Nous nous intéressons aussi à l’Afrique et à l’Asie du Sud-Est.

G : A quels millésimes le marché devrait s’intéresser ? et pourquoi ?

JML : J’adore le millésime 2006. C’est excellent et, à Talbot, il est peut être au-dessus du 2005. Le 2006 est remarquable en précision. Il a une vraie colonne vertébrale. En plus de 2005, il y avait des nuits fraîches en 2006 qui donnent à ce millésime un plus : plus de fraîcheur, d’équilibre et de profondeur.

G : Quels supports d’aide à la vente sont à disposition des distributeurs pour promouvoir vos vins ? 

JML: Pour des évènements dans le monde entier il y a 3 personnes qui peuvent participer :

• Jean-Paul Bignon, l’époux de la propriétaire Nancy Bignon-Cordier. Talbot est l’histoire d’une famille.
• Jean-Louis Carbonnier pour quelques manifestations aux Etats Unis
• Moi-même

Quant à l’œnotourisme nous recevons ici au Château tout en limitant le nombre de visiteurs. Nous souhaitons recevoir les amateurs de notre vin et il ne faut pas oublier que la famille Bignon-Cordier occupe le château et y passe une grande partie de l’année !

Jean-Michel Laporte : Je porte beaucoup de millésimes de Talbot dans mon cœur… Difficile de faire un choix. Le millésime 2018 marque un moment historique important pour la famille : la célébration des 100 ans de la famille Cordier à Talbot.