David SUIRE
Directeur d’exploitation
En poste depuis 2015
Rencontrée par Gerda au Château
Château Laroque
Grand Cru Classé
Saint Emilion
David SUIRE
Gerda : Parlez-nous de vous…
David SUIRE : Je suis un grand passionné de la vigne. C’est une histoire de famille, je suis fils et petit-fils de vignerons et bouilleurs de crus à Cognac. C’est d’ailleurs ce passé familial qui m’a amené à Laroque, une très belle découverte pour moi.
Gerda : Quels sont les principaux défis auxquels vous êtes confrontés personnellement, dans la pratique de votre métier ?
David SUIRE : Avec la famille Beaumartin, propriétaire de Laroque depuis 1935, nous nous sommes donnés comme mission de faire vivre ce patrimoine naturel et culturel, de faire de notre mieux aussi pour assurer une belle transmission, pour les prochaines générations. Il est d’ailleurs important de noter que nous sommes membres de la Fondation Terroirs Paysages Culturels, une toute jeune fondation abritée par la Fondation de France.
De plus, nous mettons tout en œuvre pour faire vivre ce lieu unique, accueillir nos clients et nos équipes dans un environnement d’exception. Nous veillons à ce que chaque employé soit heureux de venir travailler à Laroque.
« Perpétuant les gestes hérités
des femmes et des hommes qui nous ont précédés,
nous prenons le plus grand soin de nos terres, de nos vignes et de nos vins.»
La vendange 2021
Gerda : Comment se sont passées vos vendanges?
David SUIRE : La fin de l’année 2021 a été un soulagement. Nous pouvons même parler d’une libération. Nous avons réussi à terminer l’année en beauté en luttant contre le mildiou et le gel grâce à notre équipe qui a su rester soudée. Nous avons récolté des beaux raisins, qui donneront naissance à de beaux vins de Saint Emilion. Nous sommes heureux aussi d’enregistrer un rendement dans la moyenne. Après une stricte sélection de nos meilleurs raisins, nous allons être en mesure de présenter fièrement ce nouveau millésime.
« Les vignes de Laroque, vieilles de plus de 50 ans,
constituent un patrimoine génétique incomparable
dont la précision et la diversité conditionnent
la pureté d’expression et l’authenticité des vins »
La marque Laroque aujourd’hui et demain
Gerda : Quel(s) positionnement(s) souhaitez-vous pour votre/vos marque(s) ? David SUIRE : Laroque a traversé les siècles, avec des bas, des hauts, tout en restant toujours debout. C’est une force de la nature. La marque est amenée à grandir dans l’imaginaire du consommateur, à devenir une référence. La grande force de Laroque est son identité, avec ce paradis calcaire et des paysages incroyables G : En quoi vos vins se distinguent, et sont uniques ? DS : Ils se distinguent par nos plateaux et coteaux calcaires, notre terroir et nos paysages uniques. Nous avons plus de 80 hectares (dont près de 60 ha en vignes) d’un seul tenant réparti sur un plateau et deux collines. Tous ces éléments donnent des caractéristiques singulières aux vins tels que :
G : Laquelle de vos réalisations récentes aimeriez-vous faire connaître à la clientèle ? DS : Nous accordons beaucoup d’importance à nos paysages mais aussi à la formation de nos vignerons. L’objectif est de réapprendre les gestes pour travailler la vigne, continuer à faire notre propre sélection massale… Nous voulons faire vivre ce lieu unique, que chacun se sente bien à Laroque. Dans la découverte de ces lieux, le partage de notre vision du terroir, l’interprétation de ces paysages viticoles exceptionnels : vivre, être acteur, au quotidien dans cet environnement d’une valeur exceptionnelle. G : Sur quels projets futurs travaillez-vous en ce moment ? DS : Nous travaillons intensément sur cette notion paysagère à Laroque, de multiples façons. Pour l’expliquer et l’illustrer, nous avons conçu carte détaillée informative et poétique du paysage avec des photos et des descriptions des sols. Il y aura aussi des surprises très prochainement mais je ne peux rien vous dévoiler pour le moment. G : Où en est(sont) votre(s) propriété(s) en matière de « transition écologique » ? DS : On ne cherche pas à avoir la certification agriculture biologique. Mais notre engagement est maximum sur ces sujets. Nous sommes dans une démarche plus globale qui suit trois engagements :
Un autre engagement du quotidien parmi ceux que nous suivons : Laroque est aujourd’hui un site d’observation pour les amateurs d’orchidées. Seize espèces différentes ont été observées, dont certaines très rares à l’échelle de la région. |
Le commerce
Gerda : Quelles sont vos priorités en termes de développement commercial ?
David SUIRE : Nous avons défini différents axes :
Laroque est aujourd’hui distribué dans 38 pays. Pendant les deux campagnes primeurs 2018 et 2019, Château Laroque a été vendu à 92 % à l’export (dont 30% au UK, 20 % aux USA, autant en Suisse, 12-15% en Allemagne…). Le marché Asiatique qui ne représente que 7-8 % de nos ventes en primeur, sera amené à être développé en livrable. G : Quels supports d’aide à la vente sont à disposition des distributeurs pour promouvoir vos vins ? DS: Nous avons un site internet avec des vidéos sous-titrées en 7 langues. Nous sommes aussi très présents sur les réseaux sociaux, à commencer par Instagram. Nous avons fait le choix de ne pas développer l’œnotourisme pour le moment et de se focaliser sur nos clients professionnels. |
Site internet et Réseaux sociaux
Les bouteilles de cœur de David SUIRE
Gerda : Si vous aviez une seule bouteille de cœur ?
David SUIRE : C’est très difficile de répondre à cette question car chaque bouteille a une histoire à raconter. Cependant, la nouvelle ère de Château Laroque commence juste ! Un souvenir récent toutefois : Château Laroque 2000, mûr à souhait, frais, juteux. Il développe de superbes notes truffées. Un accord magique avec une poularde fermière ! |
Les vins dégustés
Tour de Laroque 2018, 2ème vin : On découvre immédiatement la signature du calcaire. C’est frais, dentelé, croquant et d’une grand buvabilité. Un très joli vin qui est le premier pas vers sa grande sœur.
Château Laroque 2018 : C’est le premier millésime mis sur la Place de Bordeaux. Les magnifiques Merlots plantés dans les années 1950/1960 ont gardé leurs fraicheurs, leurs complexités mais aussi leurs profondeurs. Cela est notamment dû aux sols calcaires mais aussi grâce à une vinification et un élevage maitrisés pour ce superbe millésime solaire.
Je n’aurai jamais pu deviner, en dégustation à l’aveugle, que ce vin contient une dominante (97%) de merlot et uniquement 3% de cabernet franc ! J’ose décrire qu’à Bordeaux on produit les meilleurs Merlots au monde et je n’ai pas eu du vin dans mon biberon.
Château Laroque 2019 : Ici on trouve une des caractéristiques du Château Laroque : des arômes floraux encore très discrets. La salinité en bouche arrive en attaque avec des notes de fruits rouges d’une grande profondeur. Il se montre encore en discrétion mais l’avenir sera beau, sans l’ombre d’un doute !
Château Laroque 2020 : La suite de la trilogie se confirme dans ce magnifique vin. Il est tout en finesse. Il est d’un équilibre parfait. La complexité est déjà présente et va se développer davantage. La final est très longue avec la fraîcheur qui enrobe les tannins qui sont encore un petit peu présents. Pas d’inquiétude sur sa beauté qui va se mettre en place avec le temps.
C’est certain La Magie du Calcaire est la colonne vertébrale de Laroque !
Gerda BEZIADE a une incroyable passion pour le vin, et possède une parfaite connaissance de Bordeaux acquise au sein de prestigieux négoces depuis 25 ans. Gerda rejoint Roland Coiffe & Associés afin de vous apporter avec « Inside La PLACE » davantage d’informations sur les propriétés que nous commercialisons.