Inside La Place – Au coeur de la famille

La marque Gazin aujourd’hui et demain

Gerda : Quel(s) positionnement(s) souhaitez-vous pour votre/vos marque(s) ?

Nicolas de Bailliencourt : Nous voulons que Gazin soit un Grand vin et maintienne sa réputation. Nous ne voulons pas que les vins deviennent des vins de spéculation. Gazin représente le monde du luxe tout en restant abordable. On ne veut pas qu’il cède à la mode. Nous sommes une propriété familiale proche de la réalité et nous faisons du Pomerol !

G : En quoi vos vins se distinguent, et sont uniques ?

NB : Gazin a le vrai style Pomerol. Il est mûr. Il n’y a pas de sur-maturité ni trop d’extraction. Il garde sa finesse, son éclat et son équilibre malgré les degrés d’alcool qui augmentent. C’est la force de ce beau terroir.

Notre second vin, l’Hospitalet de Gazin, a été créé en 1986, ce qui nous a permis de faire plus de sélection pour le premier vin de Gazin. Depuis 2004 nous pratiquons une viticulture plus précise, avec de la vinification parcellaire.

G : Où en est(sont) votre(s) propriété(s) en matière de « transition écologique » ?

NB : Nous sommes attachés à l’environnement mais nous ne sommes pas certifiés en Bio. Nous voulons avoir la possibilité d’intervenir lorsque c’est nécessaire. Il y a 40/50 ans nous n’hésitions pas à utiliser 40 kg de bouillie Bordelaise par hectare. Aujourd’hui nous utilisons seulement 4 kg. C’est parfois très insuffisant pour lutter contre le mildiou. Gazin est une propriété familiale qui ne peut pas se permettre de perdre des récoltes régulièrement.

Nicolas de Bailliencourt : Nous travaillons avec une cinquantaine de négociants. Pour la prochaine campagne Primeur il y aura des choix difficiles à faire à cause de la très petite récolte 2021.

Autant que je sache, nous ne sommes pas très présents en Chine. Nous ne voulons pas oublier nos marchés traditionnels, à savoir l’Angleterre et l’Europe en général, ni avoir une mono-distribution. Les négociants nous permettent d’avoir une distribution mondiale à des prix raisonnables.

G : A quels millésimes le marché devrait s’intéresser ? et pourquoi ?

NB : J’adore le millésime 2009. Ce millésime est une très bonne réussite à Gazin. Le vin est encore dans son jeune âge mais déjà très agréable à boire. 

Dans les millésimes moins côtés, j’aime beaucoup le 2017 et le 2011 : ils ne sont pas trop réputés mais sont d’excellentes surprises.

G : Avez-vous des stocks que nos clients pourraient travailler ?

NB: Nous vendons 97% de notre récolte chaque année en Primeur. Il reste très peu de stock. Ce que nous gardons est destiné aux activités de promotion, notamment dans le cadre de l’Union des Grands Crus de Bordeaux. 

G : Quels supports d’aide à la vente sont à disposition des distributeurs pour promouvoir vos vins ? 

NB : Nous donnons beaucoup d’importance à l’Union des Grands Crus. C’est une organisation puissante et très bien organisée. Nous sommes aussi membre de l’association Pomerol Séduction. Ces 2 structures sont des moyens superbes pour des actions de promotion dans le monde entier. Voyager et promouvoir les vins de manière indépendante a un coût important et est chronophage.  

Les visites à la propriété sont possibles mais uniquement sur rendez-vous. Elles sont gratuites et nous ne vendons rien à la propriété. C’est ma sœur Inès et moi qui accueillons les visiteurs. Je pense qu’il y a aujourd’hui assez peu de vignobles à Bordeaux où les propriétaires accueillent encore les visiteurs en personnes.

En ce qui concerne les réseaux sociaux, nous avons un site internet ainsi que les réseaux traditionnels (instagram, facebook) dont s’occupe Inès.

Tous les ans, le Château Gazin change la contre-étiquette

Nicolas de Bailliencourt : Je porte tous les millésimes de Gazin dans mon cœur. Aujourd’hui, je vous dirais Château Gazin 1998. C’est un très beau millésime sur la rive droite. Le vin est un assemblage de 85% de merlot, 12% de cabernet sauvignon et 3% de cabernet franc.