Millésime 2024 🍷 : Un combat de chaque instant

« Il n’y a pas de réussite sans épreuve. »
Jean Giono (écrivain Français 1895-1970)

📌 Planning de la campagne commerciale

Après la venue de nombre d’entre vous cette semaine, du 14 au 18 avril, nous prendrons un moment pour reprendre notre souffle le lundi 21 avril, jour férié en France (Lundi de Pâques).

La campagne s’annonce déjà très dynamique, avec un bon rythme de départ, lancé par Pontet-Canet, qui officialisera ses conditions de mise en marché dès le 23 avril.

Nous vous invitons à suivre les prévisions de dates de sorties de chaque château via :

👉 Notre calendrier partagé, accessible ici :

Un Hiver Hors Normes

Les premières épreuves du millésime 2024 ont débuté dès l’hiver 2023-2024, exceptionnellement doux à Bordeaux : +1,5 °C par rapport à la moyenne des dix dernières années, et +390 mm de précipitations, soit 80 % de plus que la moyenne depuis 2000. Une couverture végétale s’est révélée indispensable pour permettre le travail dans les vignes détrempées.

Cette douceur hivernale a entraîné un débourrement précoce dès mars, éveillant la crainte d’un gel printanier — qui s’est malheureusement confirmé fin avril, touchant les zones les plus sensibles. Parallèlement, l’humidité excessive a favorisé une pression phytosanitaire intense, notamment du mildiou, nécessitant des interventions rapides, précises et répétées.

Printemps Compliqué, Floraison Incertaine

Avril est resté frais, les sols gorgés d’eau ont retardé et perturbé la floraison. Celle-ci s’est révélée hétérogène, marquée par de la coulure et du millerandage. En plus de cela, des orages destructeurs les 19, 22 et 23 avril ont endommagé des parcelles à Fronsac, Saint-Estèphe et dans le sud du Médoc. Heureusement, début juillet, la croissance végétative a commencé à ralentir sous l’effet d’un léger stress hydrique, permettant à la vigne de recentrer son énergie sur le développement du fruit.

Été Modéré, Vendanges Sous Tension

L’été, sans canicule mais avec des nuits fraîches, a favorisé une belle expression aromatique, aussi bien pour les rouges que pour les blancs. En septembre, malgré des épisodes orageux, les journées ensoleillées, la ventilation naturelle et la vigilance des vignerons ont permis de maintenir un bon état sanitaire des raisins. Les vendanges ont commencé début septembre avec les sauvignons blancs, souvent récoltés juste avant la pluie. Elles se sont poursuivies jusqu’en octobre, selon les terroirs et les stratégies de chaque château.

Un Millésime Exigeant, aux Profils Variés

Le millésime 2024 se distingue par un cycle végétatif long, qui a mis les nerfs des vignerons à rude épreuve et aujourd’hui aussi ceux de La Place de Bordeaux, dans un contexte de marché turbulent. Impossible de parler d’un profil rive droite ou rive gauche. Même au sein d’une même appellation, les différences entre les châteaux sont notables. Les rendements varient fortement selon la gestion du mildiou, la qualité des tris, et les choix de récolte. De grandes différences apparaissent entre les terroirs, selon la capacité que la vigne a eu au développement de raisins colorés, sucrés et aromatiques :

dans les sols sableux, où les racines sont continuellement alimentées en eau, ce processus a été plus lent et plus difficile,
et dans les sols argileux, calcaires ou graveleux, ils s’en sortent nettement mieux.
Les technologies de tri — manuelles, optiques, densimétriques — ont été précieuses. Bordeaux reste à la pointe de la viticulture de précision, et continue d’inspirer à l’international.

Les Profils de Vins 2024

Rouges : équilibrés, avec une aromatique éclatante lorsque la maturité a pu être atteinte. Les meilleurs lots expriment fraîcheur, douceur et élégance.
Blancs secs : très réussis, vifs et tendus, avec une belle structure et des arômes d’agrumes persistants.
Liquoreux : dans un style moderne, avec une fraîcheur vibrante. À déguster très frais, et pourquoi pas… sans modération !

Interview de Gerda : Paroles d’experts

Thomas Duclos, Œnologue et associé chez Oenotea

Eric Boisenot, Œnologue et Docteur en Sciences

Julien Viaud, Œnologue/Ingénieur agronome du Laboratoire Rolland

Gerda : Quel a été le plus grand défi pour les vignerons en 2024 ?

Thomas : D’être courageux et patients.

Eric : La lutte incessante contre le mildiou. Elle a été difficile à cause de la récurrence des pluies, la portance des sols, la main d’œuvre… Il ne fallait pas se décourager.

Julien : Dans certains millésimes, il faut savoir gérer l’opulence et la puissance. 2024 au contraire est un millésime océanique et frais. Les Bordeaux modernes offrent un doux mélange entre une certaine consistance en bouche, de la gourmandise et de l’élégance. En 2024, le principal défi a été de trouver le bon équilibre entre la recherche d’une belle texture de bouche d’un côté, tout en évitant une certaine fluidité de l’autre. Les vinifications ont été minutieusement gérées pour trouver cet équilibre délicat. Les assemblages, eux, ont été très longs, très précis pour trouver la bonne alchimie.

G : Pourriez-vous nous dire quelques mots sur les rendements de 2024 ?

Thomas : Il y avait de nombreux facteurs de perte : la coulure, le millerandage, le mildiou, et les tris… Tout cela a réduit la récolte de manière significative — mais c’était sans doute un mal pour un bien, pour aller le plus loin possible dans la recherche de maturité.

Eric : Les rendements sont hétérogènes, ils vont de 10 à + de 50 hl/ha en fonction : Des pertes dues au mildiou, du tri plus ou moins important lors de la récolte lié au botrytis.

Julien : De façon globale les rendements sont modérés. Les conditions climatiques du printemps ont été rudes. La floraison ne s’est pas déroulée sous un climat stable ce qui a généré un peu de perte de récolte. La recherche d’une bonne maturité aromatique et phénolique a nécessité d’attendre et donc de trier. La qualité passe par la récolte de raisins mûrs, heureusement que nous sommes bien équipés en tables de tri ! Elles génèrent un peu de perte de récolte supplémentaire mais sont garantes d’une qualité certaine. Par ailleurs, la sélection pendant les assemblages a été très drastique et toujours dans un objectif qualitatif. Tous ces leviers sont autant de raisons qui expliquent que la production 2024 n’est pas pléthorique mais de bonne qualité.

G : Comment décririez-vous le style du millésime 2024 ?

Thomas : C’est un style très bordelais, avec tout ce que cela implique… du jus, du goût, de l’équilibre… Malheureusement les vins pleins et charnus permettant de qualifiés les vins de « beaux vins » ne sont pas la majorité. Mais quand tout s’aligne le millésime a de l’intérêt.

Eric : C’est un millésime juteux, très équilibré et souvent long en bouche. Très savoureux en fait. Peu alcooleux et digeste. Parfois plus acide que la moyenne.

Julien : Les vins de Bordeaux sont des vins millésimés. Chaque année offre un style. Il y en a pour tous les goûts et c’est aussi la force des vins de Bordeaux. 2024 est en premier lieu un très bon millésime pour les blancs. C’est un millésime extrêmement aromatique, frais et bien équilibré. En rouge nous retrouvons cet éclat aromatique ultra séducteur accompagnant une bouche tendre, douce et pleine de charme.

G : Un mot pour résumer 2024 ?

Thomas : La viticulture est une activité injuste … le travail était nécessaire pour faire de beaux vins mais il pouvait souvent ne pas suffire.

Eric : Millésime plein de subtilités.

Vous recevrez de notre équipe commerciale l’ensemble des informations : notes, fiches techniques et éléments marketing transmis par les les domaines viticoles.

L’équipe Roland Coiffe & Associés vous souhaite une très belle campagne Primeurs 2024

Gerda BEZIADE a une incroyable passion pour le vin, et possède une parfaite connaissance de Bordeaux acquise au sein de prestigieux négoces depuis 25 ans. Gerda rejoint Roland Coiffe & Associés afin de vous apporter avec « Inside La PLACE » davantage d’informations sur les propriétés que nous commercialisons.

Inside La Place – Le regard de Roland Coiffe & Associés sur le millésime 2024